Hortense Pironin, femme peintre de Thiers à la Préfecture de Police de Paris
Commençons l’Éphéméride du mois de mars par une femme artiste originaire de Thiers dans le Puy-de-Dôme, Hortense Pironin, plus peintre de Bretagne que peintre d’Auvergne ; en 1934, elle soutient la création d’un musée à Locronan[1] près de Quimper à l’initiative de l’écrivain et homme politique Charles Daniélou.
Fille d’un coutelier thiernois Antoine Pironin (1868 † 1939) et d’une couturière Anne Pitelet (1863 † 1939), Hortense nait au domicile familial rue Barbarot[2] à Thiers le 1er mars 1890. Élève[3] de Bergès et Narbonne, Amable Hortense Yvette Pironin épouse le 23 juillet 1918 à Paris (VI°) le peintre Albert Fernand Renault (Paris, 1897 † 1939).
Hortense expose aux Indépendants[4] dès 1926 ainsi qu’aux Artistes Français dont elle est sociétaire et où elle obtient une mention Honorable en 1932 pour l’un[5] de ses traditionnels paysages de Bretagne à propos desquelles Léon Gerbe[6] écrit « Mme Pironin, de Thiers, évoque dans sa manière si personnelle une Bretagne naïve, aux tons d’imagerie, à l’aide de couleurs plates qui traduisent à merveille la pureté, le calme primitif du terroir breton… [les toiles présentées aux Indépendants et aux Artistes Français] dégagent une douce poésie teintée d’une mélancolie que l’on n’oublie pas. ». Selon les notices des Salons, Hortense Pironin réside au 3 de la rue des Poitevins dans le VIe arrondissement parisien jusqu’en 1935, puis au 6 rue Jules-Chaplain[7] dans le même arrondissement.
Au Salon des Artistes Français de 1937, l’État lui achète une autre peinture Coin de village, Auvergne (n°1016).
En 1945, un autre achat de l’État à l’artiste est mentionné[8] pour une aquarelle, Coin de village à Dorson, Auvergne, mise en dépôt le 7 juillet 1945 à la Préfecture de Police de Paris (Crédit photographique : Centre national des arts plastiques).
Sur la trentaine envois à divers salons que nous avons trouvés, seuls quatre représentent des vues d’Auvergne, toutes de la région thiernoise.
(1928) « Maisons sur la vallée (Thiers) ». Peinture (Indépendants, n°3424. 2 500 fr. Dom. : 3, rue des Poitevins à Paris).
(1930) « Le Pont de Seychal à Thiers ». Peinture (Indépendants, n°3438. 1 200 fr. Id.).
(1937) « Coin de village, Auvergne ». Peinture (SAF, n°1016 Sociétaire. Dom : 6 rue Jules-Chaplain). Achat par l'État.
(1943) « Petit coin de village au Dorson (Auvergne) ». Tempera (Indépendants, n°2561. Dom. : 6 rue Jules-Chaplain). Dorson est un hameau situé à l’ouest de Thiers, en direction de Vichy, au-dessus de l’actuel échangeur de l’autoroute A89, entre les départementales 906 et 44 qui rejoint le hameau de Courty ; entre ces deux écarts coule le Dorson qui se jette, non loin, dans la Dore
Signalons une peinture de son mari Albert Fernand Renault : « La Dore à Courtry [sic] (Auvergne) ». Huile exposée au Salon de Remiremont (1931, n°186. Dom. : 3, rue des Poitevins à Paris).
Élève de Fernand Cormon, Henri ZO, Adler, Bergès et Narbonne, Albert Fernand Renault expose aux Artistes Français dont il est sociétaire[9]. Il y obtient une médaille d’Argent (1928) et une médaille d’Or (1931) ainsi qu’un prix de nu des peintres de figures, le prix Henner[10] (1934). Il signe indifféremment Fernand-Renault ou Renault-Fernand. Au Salon de 1936, il présente avec des Belles heures d’été, un Portrait d’Hortense Pironin (n°2017).
Hortense Pironin décède à Paris le 26 mars 1963[11]. Un Prix Hortense Pironin est créé en récompense d’un artiste exposant aux Artistes Français.
Nous n’avons trouvé aucune œuvre auvergnate d’Hortense Pironin sur le marché de l’art où seules apparaissent les sites du Finistère, objets de nombre d’envois estimés aux salons ; René Barotte n’écrit-il-pas dans les colonnes du quotidien L'Homme libre[12] « Hortense Pironin exprime mieux que tout autre l'ambiance bretonne » dans son compte-rendu du Salon des Artistes Français de 1938.
Merci aux propriétaires de dessins ou peintures d’Hortense Pironin de nous contacter ainsi qu’à tout amateur détenant des informations nous permettant de compléter la biographie de cette artiste qui paraîtra avec notre Dictionnaire des Femmes Peintres en Auvergne.
/image%2F1540491%2F20250301%2Fob_76daba_pironin-hortense-bretagne-port-de-pech.jpg)
[1] Le peintre Louis-Marie Désiré-Lucas, futur époux de l’artiste cantalienne Marie Réol (Massiac (Cantal), 15 janvier 1880 † Ploaré (Finistère), 26 février 1963), était en charge, avec le graveur Henri Cheffer, de veiller à la qualité des œuvres données.
[2] Actuelle rue Patural-Puy.
[3] Notice du Salon de 1935.
[4] La Société des Artistes Indépendants a été fondée en 1884.
[5] Maisons à Ploaré. Peinture achetée par l’État en 1932. Source : Archives nationales, site de Pierrefitte-sur-Seine, Cote F/21/6764, N° notice ARP05495.
[6] Léon Gerbe, AL, 1933, n°66, p. 38.
[7] Le n° 11 de la rue était le siège d’un groupe d’artistes peintres d’origine italienne
[8] Aquarelle, Sbg Pironin. 25*36 cm. Source : Archives nationales, site de Pierrefitte-sur-Seine, Cote F/21/6848, N° notice ARP07289.
[9] Notice du SAF de 1935, catalogue p. 87.
[10] Prix créé par Jacques-Jules Henner, neveu du peintre Jules Henner, en 1907 ; décerné tous les ans à un peintre de figures âgé de plus de trente ans.
[11] AD63, État-civil, Thiers, Naissance, 1889-1890, cote 6 E 430 168, vue 114 consultée le 23 juin 2020.
[12] Du 21 mai 1938. Quotidien dont le rédacteur en chef était Georges Clemenceau.
Extrait de Ephéméride Mars, Encyclopédie illustrée de l'Auvergne, Bourbonnais et Velay.
© Hugues J. Brivet
L'utilisation et la reproduction, totale ou partielle, de la présente notice, et plus généralement des notices contenues sur ce site, ainsi que les reproductions des œuvres qui nous appartiennent, sont soumises à nos Conditions Générales d'Utilisation.