Artistes-Peintres d'Auvergne, dernières acquisitions
Le vieux Pays d'Auvergne (1924), bois gravés originaux de Maurice Busset (1881-1936) 1
Héraclès (1936), Bois original de Jules Chadel (1870-1942) 1
Le Penet Histueres pésanes en Patues Bourbonnais, LE IAUDE DO BÉRON, 1
Paysage, dessin (1885) de Jeanne Magdeleine Favier 2
Monstres & satyres (1903), Florane (1872-1939) 2
Six eaux-fortes auvergnates de Charles Jaffeux (1902-1941) 2
Vieille rue, burin de Lucien Pénat (1873-1955) 2
Soir Antique, héliographie d'après Alphonse Osbert (1857-1939) 2
Peintres Auvergnats et marché de l'Art 3
Publié alors que Maurice Busset enseigne au Lycée Henri IV à Paris, ce recueil, tiré à 1500 exemplaires par les Editions Mont-Louis à Clermont-Ferrand sur papier japon Berjon, comprend cinquante bois gravés en camaïeu (deux tons) de format 320*250mm. Recueil de costumes et coutumes de Haute et Basse Auvergne, il se divise en sept parties : Portraits d'auvergnats, les Costumes, les Travaux de la terre et les métiers, le Bétail, les Foires et les marchés, les Fêtes et les Coutumes, les Pèlerinages. Chaque gravure, dont le titre figure au dos, est accompagnée d'un texte.
Destinées, selon le vœu de l'auteur, à être encadrées, les estampes sont souvent séparées, et il est rare de trouver un ensemble complet comme le notre (n° 352/1500, 68p.) malgré une couverture abimée.
Nous reviendrons sur cet artiste dans une prochaine notice de notre « Essai d'un Index des Peintres en Auvergne et Bourbonnais », rappelons que Maurice Busset est né à Clermont-Ferrand en 1881. Élève de F Cormon, P. Renouard et R du Gardier, peintre, graveur, enseignant, auteur de manuels techniques, Busset décède à Clermont-Ferrand le 30 avril 1936. L'Auvergne Littéraire Artistique et Félibréenne publia, en 1925, une éloge de l'académicien ambertois Pierre de Nolhac (1859-1936), ami de Busset.
Cette gravure originale sur bois en deux tons, représentative de l'attrait pour la mythologie de Chadel, a été exposée à l'Exposition de la Société des Peintres Graveurs Français de 1936 sous le numéro 22. La feuille mesure 250*325mm alors que les dimensions de l'image sont de 200*285mm. Dans la marge inférieure, outre une signature au crayon à droite « JChadel » et l'indication du tirage à gauche (25/160), elle est frappée, au milieu, du cachet sec de la Société de la Gravure sur bois originale.
Nous reviendrons sur cet artiste dans une prochaine notice de notre « Essai d'un Index des Peintres en Auvergne et Bourbonnais », rappelons que Jules Chadel est né à Clermont-Ferrand en 1870. Elève de l'Ecole des Beaux-Arts de Clermont-Ferrand ainsi que de l'Ecole des Beaux-Arts Paris, Chadel devient l'un des dessinateurs de talent de la bijouterie française avant que ses gravures sur bois à la manière japonaise et une prédilection pour l'allégorie mythologique lui confèrent auprès des bibliophiles une réputation hors de pair. Il décède à Paris en 1942.
Après le rare et méconnu « Traité complet de chiromancie pratique, seule méthode scientifique mise à la portée de tous » d'Elie ALTA regroupant les trois cahiers de « Signum: le mystère de la vie » illustré de 50 dessins et 17 planches réalisés par Paul Devaux (1894-1949) que les visiteurs de l'exposition annuel de l'Académie du Vernet, à qui nous l'avions prêté, ont pu découvrir en 2008, nous avons eu le bonheur d'acquérir un autre ouvrage rarissime du graveur bourbonnais :
Le Penet Histueres pésanes en Patues Bourbonnais, orné d'images de Paul Devaux (1894-1949) dit Jean Chapouteux " tailleu d'images à Vesse ". Exemplaire non daté sur papier riche (190*240mm).
Rappelons que Devaux est né le 28 mai 1894 à Vesse devenue Bellerive sur Allier.
Aimable dessin au crayon (110*200mm), signé en bas à droite et daté « 1885 »
Au-dessus d'un plan d'eau arboré, se profile, à l'horizon, les contours d'une ville.
Peintre, dessinateur, pastelliste, lithographe, Jeanne Favier est née à Vichy à la fin des années 1860. Elle entre à l'Ecole nationale des Arts décoratifs puis dans l'école de Mme Thoret et obtient un diplôme de professeur de la Ville de Paris puis le diplôme de l'Etat pour les lycées et collèges. Elle se parfait en suivant les cours de Gustave Surand, Paul Schmitt, Louis Béroud et Paul Renouard.
N°122 de la Revue satyrique L'Assiette au beurre 1903.
D'origine toulousaine, Florane, de son vrai nom Louis Blanchard, peintre, portraitiste et dessinateur satirique collabora à divers journaux dont Le Rire de 1901 à 1910 et L'Assiette au Beurre à compter de ce n° 122. Une rue, de la ville de Montluçon où il avait son atelier, porte son nom.
Les Cahiers du Bourbonnais ont consacré quelques pages à cet artiste sous la plume d'Huguette Butrus (n°204, 2008, pp.73-75)
Fréquentes sur le marché mais rarement en port folio (260*170mm) et d'un format autre que carte postale, ces six eaux fortes (la feuille 240*160, non massicotée) portent le titre et la signature dans la planche :
« Enval, vieilles maisons n°10 », « Mozac, Hostellerie de l'Abbaye », « Mozac, Hostellerie de l'Abbaye, le hall », « Riom, Porte de Mozac, fin XVI°s », « Riom, Tour de l'Horloge », « Tournoël, Le donjon Châteaux n°1 ».
Voir la notice sur Charles Jaffeux.
Les œuvres de Lucien Pénat (né à Vallon en Sully dans l'Allier), Grand Prix de Rome de gravure en 1902, sont assez rares sur le marché. Coup sur coup, sont apparues deux gravures : une originale et une autre d'interprétation. Aussi, je me suis précipité sur ce burin original représentant une « Vieille rue à Montluçon ».
De belles dimensions (la feuille h. 360*280mm, 230*165 au TC), l'estampe est signée au crayon dans la marge inférieure à gauche. Ce morceau a été exposé au salon de la Société des Artistes Français de 1913 sous le numéro 5031. Une indication sur la rue représentée serait bienvenue.
Après une belle gravure en couleurs acquise l'an dernier « Rêve du Soir », une héliographie (n°6771) de Braun & Cie « Soir antique » est apparue sur le marché. Excepté les reproductions en cartes postales, les œuvres d'Osbert sont assez rare à la vente. De petit format (la feuille h.242*165mm, 123*109 au TC, 155*135 au CP nettement marqué), elle porte le cachet sec de Propriété Artistique, « les Lettres A & O entrelacées », au milieu de la marge inférieure. Malgré quelques salissures dans les marges et une coupe hasardeuse de la marge gauche, elle reste plaisante et traduit assez bien les bleus du « Christ blond » ainsi que le surnommait Henry Eon, le critique de la revue « La Plume ».
Rappelons le travail capital, fourni par Véronique Dumas, pour la redécouverte de l'œuvre de cet artiste dont, en particulier, la thèse de doctorat à l'Université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand, sous la direction du professeur Jean-Paul Bouillon, l'éminent spécialiste de Bracquemond, « Essai et catalogue raisonné de l'œuvre complet » (2000).
Pour « Une biche broutant », Crayon gras et aquarelle (230*325mm) de Jules Chadel.
Pour une eau-forte originale d'Eugène Charvot (1847-1924), « Le beffroi d'Evreux », et surtout, une aquarelle réalisée lors de son séjour tunisien et représentant le port de Gabes (datée d'octobre 1885, 170*100mm).
Pour « Le repos de bébé », eau forte originale du maître bourbonnais Marcellin Desboutin (1823-1902) éditée par Vve. Cadart à Paris. (La feuille 520*359mm, 268*190 au TC, catalogue Beraldi n°8).
Pour « La Bonne Mort » de Charles Maurras, avec un frontispice et des bois de Paul Devaux ; ouvrage édité en 1926 à 600 exemplaires sur velin d'arches
Pour « L'Emigrante » reproduction de la gravure sur bois par Albert Marie Victor Bellenger (1846-1914) d'après le bourbonnais Pierre Outin (1840-1899), publiée dans L'Illustration de1884.
Pour « L'enfant malade », burin de Lucien Pénat d'après Eugène Carrière exposé au salon de la Société des Artistes Français de 1933 sous le numéro 4857.
Pour « Enfants et jeune femme" eau-forte originale par le bourbonnais Marius Perret (1853-1900).
Le marché est étonnant lorsqu'il touche le régionalisme.
Comment comprendre, expliquer les deux ventes suivantes :
Une toile de Mario Pérouse (1880-1958) représentant l'église Saint Léger à Royat (hst 285*320mm) vendue 1605€ (soit approximativement 321€ le point). Pérouse est un aimable artiste plus pittoresque dans ses scènes rustiques (nous nous rappelons son album de 17 lithographies imprimé chez De Bussac) que dans ses vues de monuments, mais, malgré la présence d'une dédicace, un tel montant ne se justifie pas.
Surtout quant on compare ce prix à une toile d'un double Second Prix de Rome, Jules Emile Zingg (1882-1942), « Vie de village » (hst 510*420mm) vendue 1915€ (soit approximativement 191€ le point). Certes, le palmarès n'est pas gage de qualité et l'on a vu nombre de pensionnaires de la Villa Médicis tombés et dans l'anonymat et dans la médiocrité ou pour le moins dans l'usage facile d'une technique. Néanmoins, au cas présent, il y a une distorsion de la valeur inversement proportionnelle à la qualité.
Nous espérons que l'achat du Mario Pérouse répond à un aimable coup de cœur qui seul permet toutes les audaces jusqu'à l'éventuel regret sans atteindre le remords.