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Blog d'HABEO Art et Estampes

Une approche de la Psychohistoire ?

10 Juillet 2013 , Rédigé par Hughes Brivet Publié dans #Psychohistoire

Cet article de Robert Louis Liris inaugure une nouvelle rubrique qu'il animera et qui s’adresse aux promeneurs de l’imaginaire et du regard qu’assaillent des questions non résolues sur le quoi et le pourquoi de l’histoire. Il s’agit de proposer au fil des mois  des relations avec des psychohistoriens et leur discipline si diversifiée puis de faire le point sur les recherches menées de par le monde avec des groupes et associations  universitaires ou pas. Il s’agit de répondre à cette question partant du principe posé par Lloyd de Mause aux États-Unis dans son livre publié aux P.U.F en 1983 dans la prestigieuse collection « Perspectives critiques ».


« Psychohistoire sonne mieux, en effet, mais je ne sais pas toujours de quoi il s’agit ».

I. Asimov, « PRELUDE TO FOUNDATION » (Nightfall,Inc. 1988).

 

Le mot psychohistoire,  apparaît dans un roman d’Isaac Asimov (« Fondation »). Le héros Hari Seldon, ne voyait dans la psychohistoire qu’une spéculation sur les déterminants occasionnels qui font l’histoire et les ressorts cachés de l’histoire profonde. Le terme de psychosociologie lui paraissait très lourd et psychohistoire sonnait mieux, écrivait-il.  Cet état d’esprit semblait offrir de singulières perspectives au renouvellement de l’art de transmettre le passé.

 

 

SOMMAIRE :

 

« La psychohistoire est la science de la motivation en histoire ni plus ni moins. » 

Citoyen de ce Monde : aucune de nos sociétés ne fut ni ne sera stable !

Le dangereux Objet d’Histoire.

 

 


« La psychohistoire est la science de la motivation en histoire ni plus ni moins. »

 

La Psychanalyse donna-t-elle à l’historien la possibilité d’élargir le champ de sa curiosité et de ses investigations ? Peut-on songer à une prédictivité de la Psychohistoire ou a une prévention de la violence des sociétés ? Les connaissances  sur la toile ont un caractère d’immédiateté. Nos étudiants sont confinés dans un présent qui ne s’écoule pas ; il est fait d’une mosaïque de faits prétendument établis et d’instants de mémoire entre le rêve et l’oubli. Si les traits et les traces  sont visibles, les courbes et les cycles par ressacs et retours échappent à l’horizontalité du nuage polymorphe des savoirs encodés dans le numérique. En un mot zapper serait fuir pour éviter de connaître  le fin mot d’un   savoir en miettes mosaïques. Les sables et les cendres furent pierres et palais. La fée amnésie nous a jeté un sort, Clio fille des Lumières peut le conjurer !


Citoyen de ce Monde : aucune de nos sociétés ne fut ni ne sera stable !

 

Nos lycéens traversent les villes sans voir les monuments. Ils n’avancent pas masqués. Ils nous fuient dans un petit miroir d’images et de signes : ceux de leur tribut.  Ils considèrent les noms de rues, celles des stations de métro, les fantômes fixes du bronze des statues ornant peut-être nos villes et villages comme des sonorités visuelles et des balises mentales de repérage. Les paysages sont devenus promesses de consommations. Présents à tout ils n’ont nul besoin des choses et des gens qui les ont précédés. Encore moins ont-ils souci de découvrir le dangereux Objet d’Histoire (OdH.) dont il sera beaucoup question dans nos approches. Aveugles du passé, ils vont être submergés par les faits de sidération des drogues offertes. Envahis par les émotions de groupe, les sons de la sauvagerie, en proie à des saltations parfois furieuses : ils sont les fils et les filles de Mr. Hyde. Les dédoublements de personnalités  ainsi stimulés suffisent à expliquer la récurrence des criminalités individuelles et de groupe mais aussi les meurtres de masse perpétrés sous un masque religieux ou national. Aucune société ne fut ni ne sera stable. Les données de la psychologie permettent de repérer la montée des périls, de comparer ce qui fut et n’est pas si dissemblable, d’explorer la psyché profonde en évolution depuis la préhistoire jusqu’aux affres du présent si conflictuel. C’est la Deep history  ou « l’histoire en conversation. »


Le dangereux Objet d’Histoire.

 

L’étude interdisciplinaire et comparée de la vie émotionnelle des nations va bouleverser la façon de transmettre le passé non pour se parer avec des oripeaux agencés des commémorations  et des repentances mais pour pressentir et conjurer les  pulsions de mort  aux masques culturels si divers et trompeurs. Une histoire longue, très longue (à notre échelle de simiens-sapiens)  s’est depuis 200.000 ans de traces repérées, enkystée et hantent notre psyché conspirant à notre perte : le fabuleux  et si funeste Objet d’Histoire en formation par accumulation des faits. Nos jeunes gens appartiennent déjà au passé. Leur avenir, sans connaissance des cauchemars de l’histoire, pourrait être le matin sans le réveil.  Le geste de zapper le passé n’est pas le secret d’une éternelle jeunesse. Ceux qui passent sans comprendre sont déjà les robots aux regards fixes et au sentiment absent  que nous construisons sans Mélancolie ! Ils errent et nous enserrent. Après Cro-Magnon, Qui ou quoi ?

 

Ancien Vice Président de l’International Psychohistorical Association (New York), Robert Louis Liris, est l’auteur de nombreux ouvrages dont les plus récents sont :

« L'Ordinaire de Vichy 1940-1942 »

« À la recherche de l’identité européenne »

« SLOBO L'Explorateur imaginaire »

 

 

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