Alfredo Pina Sculpteur statuaire
Sculpteur statuaire italien, Alfredo ou Alfred Pina (1887-1966) nait à Milan le 13 décembre 1887.
Le Grand Prix National (italien) de Sculpture (équivalent de notre Prix de Rome) récompense en 1904 ses études à l'Académie des Beaux-Arts de Milan, la célèbre Brera. Il suit les cours d'anatomie artistique du Professeur Broggi, et part à Bologne, puis à Rome. La fréquentation d'artistes français lui donne envie de connaître Paris où il arrive, agé de 24 ans. Fasciné par Rodin (1840-1917), il en est fortement influencé comme nombre de sculpteurs de sa génération ; collaborateur du maitre, il n'en a jamais été, cependant, l'élève contrairement à certaines allégations biographiques rencontrées dans des catalogues de marchands.
Alfred Pina loge au château des Imbergères à Sceaux, et, expose au Salon des Artistes Français (de 1911 à 1914) dont il est nommé secrétaire général (1914). Il reçoit de nombreuses commandes de bustes : M. Capet adjoint au maire de Sceaux (1914), M. Herriot Maire de Lyon et Sénateur du Rhône (1920).
Pina s'essaie, également, à la gravure sur bois.
A la déclaration de guerre en 1914, Alfred Pina s'exile à Montpellier dont le Musée acquiert un buste de Beethoven. La guerre finie, il retourne à Paris et s'établit à Montparnasse. Il loue un atelier, rue du Maine, contigu à celui de Bourdelle. L'exposition retrospective de ses oeuvres à la Galerie Allard, en décembre 1920, connaît un grand succés ; Le Salon des Tuileries refuse néanmoins son buste de Victor Hugo. Il expose aux Indépendants. Clément Morro, le critique de la Revue Moderne des Arts et de la Vie, le soutient et n'hésite pas à citer les propos d'un ami écrivain et critique lors du Salon d'Automne de 1921 : "Je regrette moins la mort de Rodin lorsque je regarde les oeuvres de Pina".
Au début des années vingt, Alfred Pina s'installe dans la Nièvre . Il acquiert une carrière de pierres à Malvaux qui lui sert à honorer ses nombreuses commandes de monuments aux morts. Dénué du sens des affaires, il achéte avec la vente de la carrière une trentaine d'hectares à Mesves-sur-Loire. "Plus habile à modeler la terre qu'à la retourner" il rentre à Paris laissant sa ferme aux soins d'une amie Marcelle Lefèvre.
Il retrouve ses amis italiens les peintres Arduino Colato (1880-1954), Varese et Sili Prandi, le sculpteur suisse Wegener, le graveur Séverin Rappa, auteur d'un portrait de Pina en 1917. Un concours universel lancé par Mussolini le désigne pour le projet du tombeau de Dante qui sera son oeuvre maîtresse. Il repart à Rome.
"Le monument à Dante - Musée de la Charité"
A son retour en France, en 1929, il organise, au Cercle de la rue Boissy d'Anglas, une exposition des artistes italiens de la capitale. La guerre de 1939 détourne les bronzes du tombeau de Dante pour un emploi autre que décoratif.
"Etude à la sanguine"
Alfred Pina s'exile à Mesves, épouse Antoinette Meunier et obtient la nationalité française en 1939. Il expose à Nevers, à Vezelay où il participe à une exposition d'art religieux. Alfred Pina décède à Mesves le 22 décembre 1966.
De son oeuvre sculpté, nous citerons :
- "Age heureux",
- "Tireur d'arc" (statue bronze, Salon des Artistes Français de 1924, n°3820),
- "Amour et Chagrin" (1924, fragment d'une statue du monument à Dante, buste en cire exposée au Salon des Artistes Français de 1924, n°3819),
- "Le Baiser",
- "Batteur de faux" (Salon des Artistes Français, 1923, n°3584),
- "Hamlet : être ou ne pas être" (Salon des Artistes Français, 1923, n°3585),
- "La Belle Heaulmière",
- "Cheval",
- "Christ au Mont des Oliviers",
- "La Danse",
- "Danseuse assise" (1912, Musée d'Art Moderne, Paris)
- "La Douleur",
- "Extréme effort" (Salon des Artistes Français,1921),
- "Faune dansant",
- "Jeune danseur",
- "Buste de jeune fille" (Salon des Artistes Français, 1921),
- "Maternité",
- "Buste de Madame Menut",
- "La Noria",
- "Les Pêcheurs",
- "Vieux peintre",
- "Pisanella",
- "Porteur d'eau",
- "Paul et Françoise de Rimini" (Salon des Artistes Français, 1921),
- "Vieux Romain",
- "Buste de M. le Professeur Romanelli" (Salon des Artistes Français, 1921),
- "Soeurs",
- "Tête d'enfant",
- "Tête de faune" (Salon des Artistes Français,1921),
- "Prince T...",
- "Princesse T...",
- "Buste de Tolstoï",
- "Buste de Victor Hugo"
Certains de ses croquis furent gravés sur bois par Madeleine Bazin-Lysis (1900-?) qui les présenta aux salons des Artistes Français de 1921 (n°4345-2) et 1924 (n°4312), par Marguerite-Jeanne Jacob-Bazin (1867- ?) dont le « Paganini » (Salon de 1920), le « Beethoven » et le « Victor Hugo » (Salon de 1921)….
Nota: Toute ressemblance avec l'article publié sur Wikipédia n'est pas fortuite, j'ai créé cette page le 7 avril 2008 (voir l'historique).
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