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Blog d'HABEO Art et Estampes

Réforme liturgique après Vatican II, par René Prophéte

Compte rendu de la réunion du 15 octobre 2007n du Cercle  théologique de Vichy

1. 4 réponses valables à la question posée (“Quelles réformes viennent de Vatican II ?”) :

                        - introduction de la langue populaire,

                        - lectures plus nombreuses de la Bible,

                        - communion sous les deux espèces,

                        - participation des fidèles.

6 autres réponses sont erronées:

                        - le prêtre face au peuple. - Cette façon de célébrer était prévue dans l’ancien missel (c’était celle du Pape dans les basiliques romaines, des camps scouts en général, et des régions de certains pays comme en Italie...).  A la différence du concile Vatican I, les messes quotidiennes du concile Vatican II (dans tous les rites orientaux et occidentaux) furent célébrées face à l’assemblée, sans problème! Moi-même entre 1960 et 1962, j’avais  “tourné” les autels dans mes trois paroisses. Cependant, en 1962, les évêques de France avaient soumis les changements à l’autorisation épiscopale.

            - le geste de la paix entre les fidèles. - Ce fut une innovation du nouveau Missel !

                        - le triduum pascal. - La réforme date de Pie XII en 1951, avec déjà la possibilité de  communier à la coupe le Jeudi-Saint!

                        - la suppression de l’Évangile de Jean à la fin de la messe. - Une adjonction du 13è siècle qui  fut supprimée par Jean XXIII en  1964, un an donc avant le nouveau missel!

                        - la communion dans la mains. - Non prévue par le concile. C’est en 1968 que Rome donna l’autorisation à la France de reprendre cette façon de communier du premier millénaire.

            D’autres questions furent posées sur les autres sacrements. Ce sera éventuellement pour une autre réunion.

2.  Je donne alors une feuille recto-verso avec les textes les plus importants du concile sur la réforme de la messe. Dans l’enquête ci-dessus (n°1), je note que 3 points importants avaient été omis, les n°52, 53 et 57. Nous nous attardons sur les points suivants :

            - n°30a. Une acclamation importante a été placée après les paroles de la Cène, importée d’un rite oriental (le rite antiochien). Le texte français est  meilleur  que  son modèle latin, car il mentionne dans les 3 formules la seconde venue du Christ.

            - n°30b. Nous échangeons sur la prolifération des cantiques (auparavant ils étaient interdits aux grand messes), et leur valeur musicale et textuelle. Mais au crédit de la nouvelle messe, le fait que le peuple chante, même si nous pouvons regretter certaines hymnes comme le Veni Creator  ou le Te Deum. Précisons que jusqu’à nos jours la liturgie romaine, à la différence des autres rites, avait refusé tout autre chant dans la messe que les psaumes : une vieille tradition pour se défendre à l’origine contre l’hérésie arienne.

            - n°31. J’insiste sur la différence avec l’ancien missel dont les rubriques ne concernaient que les gestes du prêtre. Le nouveau missel donne le  sens des rites, et le rôle de tous les acteurs.

            - n°52. Nous échangeons sur la différence entre le sermon (sujet indépendant des lectures, et l’homélie (commentaire des lectures). Je signale qu’à l’arrivée de Jean XXIII, il n’y avait pas de prédication dans la messe à Rome même! Et qu’en 1969, à la messe de France-culture, pour le Carême, un évêque faisait encore un sermon, et non une homélie! Difficile, une réforme.

            - n°53. Rite pratiqué aujourd’hui les dimanches et fêtes en France sous le nom discutable de prière universelle, rarement en semaine. Avait disparu du rite romain vers le 5è siècle; s’était maintenu en France dans la langue du peuple (et ailleurs en occident) sous le nom de prières du prône,  avant de disparaître souvent dans les années 40, malgré les protestations  de quelques liturgistes et pasteurs  (jusqu’en 1960, elles étaient inscrites encore dans les statuts synodaux du diocèse de Moulins). Prévue donc en langue vulgaire par le concile, beaucoup pensaient à des formulaires fixes (il y en aura en fait 8 dans le nouveau missel) ; mais les français (et les allemands ?) prirent de vitesse les rédacteurs du missel en faisant paraître un livre entier de formulaires pour toutes les circonstances, livre très imparfait ; mais il occupait le terrain!

            - n°54. Longtemps réprimé, l’usage de la langue populaire explosa au lendemain du concile, et aujourd’hui, même dans les assemblées multilingues, le latin n’est souvent pas accepté. Le concile le pressentait-il (dernier paragraphe)?

            - n°55a. Cette recommandation (déjà présente à Clermont dans le rituel de Massillon en usage jusqu’à la fin du 19è siècle), reprise en 1993 dans le document œcuménique du BEM, est souvent aujourd’hui négligée.

            - n°55b. A la demande de Rome, en 1970, la conférence épiscopale de France précisa l’application de cette prescription ; elle confia aux pasteurs le soin d’apprécier et mettre en œuvre ce rite, tant pour eux-mêmes que pour ceux et celles qui donnent la communion ; à condition de laisser la liberté aux fidèles de s’approcher ou non de la coupe ; et le texte privilégie le geste de boire à la coupe sur l’usage de l’intinction. J’ai  cité la pratique de l’asssemblée protestante du désert, le premier dimanche de septembre, où 15.000 personnes boivent à la coupe, et çà ne dure que 20 minutes! Cependant précisons que récemment et officieusement Rome a empêché Lourdes de pratiquer ce rite.

            - n°56. Nous avons rappelé un enseignement courant donné il y a un siècle : le fidèle satisfaisait au précepte de la messe du dimanche s’il arrivait avant la quête.

            - n°57. Personne apparemment dans notre cercle ne regrette les multiples autels... Ce fut pourtant un leitmotiv du refus intégriste, une seule messe n’en valant pas 30 d’après des articles que j’ai pu lire.

            Je note aussi l’inconséquence des intégristes qui revendiquent la seule utilisation de canon romain (PE I) et refusent la concélébration qu’il suppose (nos servi tui, sed  et plebs tua sancta... nous les prêtres, mais aussi ton peuple saint, faisons mémoire de la Passion ...).

 

                                               Document : Vatican II - Constitution sur la liturgie               

14a Maintient de l’unité du rite romain 

Pourvu que soit sauvegardé l’unité substantielle du rite romain, on admettra des différences légitimes et des adaptations à la diversité des assemblées,  des régions, des peuples,surtout dans les missions, même lorsqu’on révisera les livres liturgiques ; et il sera bon d’avoir ce principe devant les yeux pour aménager la structure des rites et établir les rubriques.

14b, 30, 34 Participation du peuple ...

La Mère Église désire beaucoup que tous les fidèles soient inviter, à cette participation pleine, consciente et active aux célébrations liturgiques, qui est demandée par la nature de la liturgie elle-même et qui est, en vertu de son baptême, un droit et un devoir pour le peuple chrétien, « race élue, sacerdoce royal, nation sainte, peuple racheté » (1 Pierre 2, 9 ; cf. 2, 4-5).

            Cette participation pleine et active de tout le peuple est ce qu'on doit viser de toutes ses forces dans la restauration et la mise en valeur de la liturgie. Elle est, en effet, la source première et indispensable à laquelle les fidèles doivent puiser un esprit vraiment chrétien ; et c'est pourquoi elle doit être recherchée avec ardeur par les pasteurs d'âmes, dans toute l'action pastorale, avec la pédagogie nécessaire.

 Pour promouvoir la participation active, on favorisera les acclamations du peuple, les réponses, le chant des psaumes, les antiennes, les cantiques et aussi les actions ou gestes et les attitudes corporelles. On observera aussi en son temps un silence sacré.

Bien que la liturgie soit principalement le culte de la divine majesté, elle comporte aussi une grande valeur pédagogique pour le peuple fidèle". Car, dans la liturgie, Dieu parle à son peuple ; le Christ annonce encore l'Évangile. Et le peuple répond à Dieu par les chants et la prière.  

Bien plus, les prières adressées à Dieu par le prêtre qui préside l'assemblée en la personne du Christ sont prononcées au nom de tout  le peuple saint et de tous les assistants.

31 ... à mentionner dans les rubriques

Dans la révision des livres liturgiques, on veillera attentivement à ce que les rubriques prévoient aussi le rôle des fidèles.      

                                                                34 Simplicité des rites

Les rites manifesteront une noble simplicité, seront transparents du fait de leur brièveté et éviteront les répétitions inutiles ; ils seront adaptés à la capacité des fidèles et, en général, il n'y aura pas besoin de nombreuses explications pour les comprendre.

51 Lecture plus abondante de la Bible

Pour présenter aux fidèles avec plus de richesse la table de la parole de Dieu, on ouvrira plus largement les trésors bibliques pour que, dans un nombre d'années déterminé, on lise au peuple la partie importante des Saintes Écritures.

52 (L’homélie)

L’homélie par laquelle, en suivant le développement de l’année liturgique, on explique à  partir du texte sacré les mystères  de la foi  et les normes de la vie chrétienne est fortement recommandée comme faisant partie de la liturgie elle-même ; bien plus, aux messes célébrées avec concours de peuple les dimanches et jours de fête de précepte, on ne l’omettra que pour motif  grave.

53 (La prière des fidèles)

“La prière commune”, ou “prière des fidèles”, sera rétablie après l’évangile et l’homélie, surtout les dimanches et fêtes de précepte, afin qu’avec la participation du peuple, on fasse des supplications pour la sainte Église, pour ceux qui détiennent l’autorité publique, pour ceux qui sont accablés par diverses nécessités, et pour tous les hommes et le salut du monde entier. (1 Tim.2,1-2)

54 (Latin et langue du pays à la messe)

On pourra donner la place qui convient à la langue du pays dans les messes célébrées avec concours de peuple, surtout pour les lectures et la prière commune, et, selon les conditions locales, aussi dans les parties qui reviennent au peuple, conformément à l'article 36 de la présente Constitution.

On veillera cependant à ce que les fidèles puissent dire ou chanter ensemble en langue latine aussi les parties de l'ordinaire de la messe qui leur reviennent.

Mais si quelque part un emploi plus large de la langue du pays dans la messe semble opportun, on observera ce qui est prescrit à l'article 40 de la présente Constitution.

55 (La communion, sommet de la participation à la messe;  la communion sous les deux espèces)

On recommande fortement cette parfaite participation à la messe qui consiste en ce que les fidèles, après la communion du prêtre, reçoivent le Corps du Seigneur avec des pains consacrés à ce même sacrifice.

La communion sous les deux espèces, étant maintenus les principes dogmatiques établis par le Concile de Trente, peut être accordée, au jugement des évêques, dans les cas que le Siège aposto-lique précisera, soit aux clercs et aux religieux, soit aux laïcs; par exemple : aux nouveaux ordonnés dans la messe de leur ordination, aux profès dans la messe de leur profession religieuse, aux néo-phytes dans la messe qui suit le baptême.

56 (Unité de la messe)

Les deux parties qui constituent en quelque sorte la messe, c'est-à-dire la liturgie de la parole et la liturgie eucharistique, sont si étroitement unies entre elles qu'elles constituent un seul acte de culte. Aussi, le saint Concile exhorte-t-il vivement les pasteurs à enseigner activement aux fidèles, dans la catéchèse, qu'il faut participer à la messe entière, surtout les dimanches et jours de fête de précepte.

57 (La concélébration)

§ 1. La concélébration, qui manifeste heureusement l'unité du sacerdoce, est restée en usage jusqu'à maintenant dans l'Église, en Occident comme en Orient. Aussi le Concile a-t-il décidé d'étendre la faculté de concélébrer aux cas suivants :

1. a) le Jeudi-Saint, tant à la messe chrismale qu'à la messe du soir;

b) aux messes célébrées dans les Conciles, les assemblées épiscopales et les synodes ;

c) à la messe de la bénédiction d'un abbé.

2. En outre, avec la permission de l’Ordinaire, à qui il appartient d’apprécier l’opportunité de la concélébration ;

a) à la messe conventuelle et à la messe principale des églises ...

b) aux messes des assemblées de prêtres de tout genre...

2. Cependant, on réservera toujours à chaque prêtre la liberté de célébrer la messe  individuellement, mais non pas au même moment dans la même église, ni le Jeudi Saint.

 

Lors de cette réunion, l’information sur le concile a été souvent mélangée avec l’appréciation des participants sur les réalisations. A part quelques réserves sur le chant, tous sont attachés aux orientations conciliaires, au point de les confondre parfois avec des réformes antérieures ou postérieures. Il sera bon lors de la prochaine réunion, de regarder plus précisément les réalisations enfantées par le nouveau missel, surtout dans les liturgies dominicales. Nous laisserons de côté le culte des saints, et le calendrier.

Et nous choisirons quelques numéros parmi les suivants :

1. - Rites d’entrée : chant, signe de croix, salutation, confession des péchés, kyrie, gloria, collecte.

2. -  2 ou  3 lectures avec psaume et alléluia. 

3. - un Credo.   

4. - Prière universelle.   

5. - Offertoire.   

6. - 11 Prières eucharistiques avec près de 150 préfaces (sans parler des propres particuliers).    

7. - Acclamations du Sanctus et de l’Anamnèse.

8. - Notre Père et embolisme.   

9. - La Paix.     

10. - Agnus dei.           

11. - Seigneur, je ne suis pas digne...    

12. - chant de communion.       

13. - chant après la communion, et  silence.      

14. - Postcommunion.  

15. - Bénédiction.         

16. -  chant final.

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