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Blog d'HABEO Art et Estampes

Le portrait officiel de Macron lu par Robert Liris

10 Juillet 2017 , Rédigé par Hughes Brivet Publié dans #Actualitès

Robert Liris, historien des mentalités, nous livre cette étude de l’iconographie macronienne.

Le président Macron[1] appuyé, comme un chanoine sur une miséricorde, tient une barre horizontale et semble avoir solidement pris place à l'arrière du navire amiral. Son espace politique est indiqué par deux drapeaux non déployés. Giscard se plaçait dans le blanc du drapeau pour s'envoler ; il n'en fut rien. Les deux pouces du président Macron sont appuyés, et ne sont pas divagants comme ceux de Trump qui les avance comme pour se protéger. Trump fait le double geste de l'empereur aux jeux du cirque politique, les pouces levés... il en rajoute tant il doute de lui.

Le président français, lui, fait face aux citoyens avec détermination. La forêt qui est derrière lui est un chemin de lumière ouvert, une canopée céleste ; et non la sombre forêt qui avance et menace le pouvoir de Macbeth. A sa droite, sur la table du pouvoir, un livre ouvert ; c'est à dire que l'ouvrage a quitté le chevet pour être sur le bureau. Il lit et consulte et nous dispense d'exposer des « tanneries que l'on nomme bibliothèques » (La Bruyère) pour faire le cultivé. Maitre du temps, une horloge à sa gauche, il est à l'ouvrage avant tous les autres fonctionnaires qui s'installent, eux, « les assis » (Rimbaud) vers 9h. Lui est à son bureau, sorte de gouvernail d'étambot, à 8h20, comme indiqué, en avance. On en a bien fini avec les 35 Heures. Mais, ce n’est pas l’heure de la lumière de la prise de vue ; « toute photographie est à la fois capture et catastrophe » (R. Barthes). Cela dit pour les intentions qui apparaissent dans l'image.

Je ne sais rien de celles qui envahissent sa conscience au cours de l'exercice du pouvoir ; son destin sera grandiose et tragique car il s'installe face à nous pour l'Histoire et ses vicissitudes. Comme si tout était joué, fatum est (Anankè[2]), il esquive la banalité d’une vision quotidienne : il joue son rôle en majesté. J'aime ceci et redoute cela.

Robert Liris, pour Hugues Brivet, ce 7 juillet 2017.

Nota : Lecture par Paule Thioulouse & Robert Liris d’extraits du récent ouvrage de poésie « Un Bruit Majeur » de ce dernier (Ed. Le Nouvel Athanor). Au château d’Effiat (près Aigueperse, Puy-de-Dôme) le 21 juillet à 17h (Entrée libre, réservation souhaitable auprès de galerie.habeo(at)gmail.com) (at)=@.

 

[1] Il porte le nom antique d’un préfet du prétoire qui aurait étouffé l’empereur Tibère avec un oreiller.

[2] Concept et personnification de la destinée et de la nécessité, Anankè est également le nom d’un satellite de Jupiter.

Ancien Vice-Président de l’International Psychohistorical Association (New York), Robert Louis Liris, est l’auteur de nombreux ouvrages d’histoire, de poésie et de critique d’art. Lire également :

« De la grotte première à la crèche chrétienne » sur notre blog.

« L'Ordinaire de Vichy en 1940-1942 » sur notre blog.

« Images et Psychohistoire » sur notre blog.

« Une approche de la Psychohistoire ? » sur notre blog.

« Objet d'Histoire 1 Union Européenne et Finance » sur notre blog.

 

Toute utilisation de ce texte est libre sous réserve du respect des CGU, à savoir mention de la source soit par lien soit avec l'indication © Robert Liris & blog d'Alceste

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